• Article de Claire / Julien / Thibaud

    Frise chronologique

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    Quelques repères dans l’Antiquité

     

    Epoque gallo-romaine (-52 /476) :

    En -52 avant JC, Jules César conquiert la Gaule lors de la bataille d’Alésia. Vercingétorix dépose ses armes à ses pieds. C’est la fin de la guerre des Gaules et le début de la paix romaine.

     

    La romanisation de la Gaule commence par la transformation des villes : 

    • - organisation du plan des villes en quadrillage avec le quardo et le decumanus, 
    • - création d’un forum comme haut lieu de la vie publique et commerciale de la cité,
    • - construction de bâtiments de loisir comme les arènes, 
    • - création d’infrastructures pour améliorer la vie quotidienne (aqueducs)
    • - Construction de routes afin de favoriser le commerce, le déplacement des armées…

     

    Les villes sont ensuite administrées par les gallo-romains, c’est-à-dire par des gaulois romanisés car les romains ne sont pas assez nombreux pour gérer eux même les villes conquises.

    En ce qui concerne la religion, les Gaulois avaient de très nombreux dieux, environs 400, c'était un peuple polythéiste.

    A leur arrivée, les Romains n’imposent pas leur religion, qui est elle aussi polythéiste mais ils imposent le respect du culte impérial une fois par an.

     

    A l'époque gallo-romaine, la ville de METZ est appelée Divodurum Mediomatricorum, elle est habitée par des Celtes, le peuple des Médiomatriques.

    Le nom Divodurum est remplacé par le nom du peuple, Mediomatrici, prononciation qui s’altère pour donner Metensis au IIIe siècle, puis Mettis au Ve siècle.

    Ensuite il en émanera d’autres dérivés comme Metze  aux XIIIe et XIVe siècles, puis Mets, Mès ou Mées au XVIe siècle.

    Après la conquête, le plan de la ville de Metz évolue jusqu'à devenir un exemple type de ville gallo-romaine inspiré du modèle de Rome :

        - Le plan quadrillé s'articule à partir de 2 rues principales : le Cardo (rue Serpenoise et rue Taison) et le Decumanus (En  Fournirue).

        - A la croisée de ces 2 axes principaux, est construit le forum. La vie administrative et religieuse de la cité s'y organise à partir de monuments tels que la basilique, la curie, le temple dévolu au culte impérial...

        - On trouve 2 amphithéâtres pour les loisirs ainsi que des bâtiments destinés à améliorer le confort et l'hygiène (aqueduc pour acheminer l'eau dans la ville, thermes...).

        - Divodurum Mediomatricum devient un carrefour de communication grâce à la construction de voies romaines qui se croisent à Metz : les axes Lyon-Trèves et Reims-Strasbourg. 

        - La gestion de la ville est aux mains de riches familles de gaulois romanisés.

        - Les constructions sont réalisées en pierres.

        - Construction de villas gallo-romaines splendides.

    La ville de Metz (Divodurum) à l'époque Gallo-Romaine

     

    Pendant les 2 premiers siècles de l'occupation romaine, la ville reste ouverte. Elle vit dans la "paix romaine".

     

    Le développement du christianisme :

    Le Christianisme, religion monothéiste, arrive en Gaule romaine dès le IIe siècle. 

    Mais ce n'est qu'à la fin du IIIe siècle (280 / 300) que le Christianisme gagne la ville de METZ.

     

    Saint Clément, qui, selon la légende, a délivré la ville du Graoully, sera le premier Evêque de METZ.

     


    Saint Clément et le Graoully

     

    Dans le reste de l'empire Romain le Christianisme sera toléré par l'Empereur Constantin dès 313.

    Ce n'est qu'avec l'Empereur Théodose Ier en 392 que le Christianisme deviendra religion d'Etat.

    Au milieu du Ve siècle un oratoire est construit comme lieu de culte à l’emplacement de l’actuelle cathédrale.

     

    La Lorraine dans l’antiquité tardive :

    Cette période se caractérise par 2 phases de migrations :

    • 250-350 : Raids, incursions rapides de populations germaniques sur le territoire. Mais ces peuples ne restent pas. En 280, la ville se dote de fortifications pour se protéger des attaques.
    •  350-451 :  Invasions dévastatrices des peuples barbares. Les villes se dotent alors de murailles pour se protéger.

     

    En 450, Attila, roi du peuple HUNS, réuni une armée des peuples Barbares et déclare la guerre à l'Empire Romain d'Occident.

    Au passage des armées à METZ en 451, la ville est brûlée en très grande partie. D’après la légende, l’oratoire aurait été miraculeusement épargné par l’incendie.

     

    Cet oratoire dédié à St Clément est alors transformé en église.

     

    En 476, la chute de l'Empire Romain d'Occident marque la fin de l’Antiquité et le passage vers le Moyen Age.

     

    Le Moyen Age : 476 – 1492 :

    Clovis et les Mérovingiens :

    Au cours des IVème et Vème siècle, des peuples barbares attaquent tour à tour la Gaule, fuyant les Huns venus d’Asie. L’empire Romain d’Occident, affaibli, s’écroule alors. Les peuples barbares s’établissent en Gaule : Wisigoths, Ostrogoths, Alamans, Francs…

    Les Francs sont établis dans la région du Rhin. Leur roi, Clovis va entreprendre la conquête de la Gaule dès 481.

     

    En 486, Clovis est baptisé afin de renforcer son pouvoir : il obtient ainsi l’appui des évêques et devient le défenseur du catholicisme par rapport aux autres rois barbares qui n’ont pas opté pour la chrétienté.

     

    Quelques décennies plus tard, en 511, à la mort de Clovis, son royaume a quasiment retrouvé les limites de l’ancienne

    L'expansion du royaume Franc sous Clovis

    L'expansion du royaume Franc sous Clovis

     

    Il est partagé entre ses fils selon le principe de la loi salique. Son fils aîné Thierry Ier se retrouve à la tête de la région nord-est du royaume franc qui portera désormais le nom d’Austrasie.

    Metz en devient la capitale et le restera jusqu’en 751.

     

    Mais les partages successifs sous les Mérovingiens ne tiennent pas compte de la cohérence des territoires et des identités parfois fortes des peuples qui les composent. De plus, ils génèrent des conflits entre les héritiers qui fragilisent encore le royaume. Le royaume de Clovis va donc être morcelé et va perdre sa puissance. 

     

    Charlemagne et les Carolingiens :

     

    Au VIIIème siècle, la faiblesse des rois mérovingiens qui ont succédé à Clovis, les rois fainéants, entraîne un coup d’état de Pépin le Bref, le père de Charlemagne qui prend alors le pouvoir(751).

     

    Charlemagne lui succède. Il a un tempérament de conquérant. Il entreprend la reconquête de l’Empire Romain d’Occident, en la justifiant par la nécessité d’étendre la chrétienté. En 800, il sera couronné empereur par le pape. 

     

    Sous les Carolingiens, Metz sera un centre culturel et religieux de première importance. Elle deviendra la nécropole de la famille des Carolingiens. 

     

    En 775, Charlemagne accorde à la ville un diplôme d’immunité qui confirme le pouvoir important de l’évêque de Metz (pouvoir judiciaire, économique et militaire).

    814 : Charlemagne meurt. Son fils Louis le Pieux hérite de son royaume. 

    843 : Le royaume de Louis le Pieux est partagé entre ses 3 descendants. Ce partage entraîne la dislocation de l’empire et donc un affaiblissement du pouvoir, les 3 petits-fils se déchirent dans des guerres : c’est le début d’une période sombre. Metz appartient alors à la Lotharingie et est dirigée par Lothaire. 

     

    Le traité de Verdun (843) : le partage de l'empire de Charlemagne entre ses fils.

    Le traité de Verdun (843) : le partage de l'empire de Charlemagne entre ses fils.

     

    Entre 869 et 925, la Lotharingie ne cessera d’être convoité et disputé entre la France et l’Allemagne (Charles le Chauve et Louis le Germanique).

    En 925, La Lotharingie est rattachée au Saint Empire Romain Germanique.

     

    Pendant ce temps, le royaume de France entre dans une période sombre. Les rois faibles se succèdent rapidement au pouvoir. 

    En 987, à la mort du dernier roi carolingien, les nobles décident de placer sur le trône de France Hugues Capet. C'est le début de la dynastie des capétiens.

    Ce dernier va réformer le mode de transmission du pouvoir royal. Il modifie la loi salique. Avant, les terres et le pouvoir royal étaient partagés entre les fils du roi défunt. 

    Hugues Capet instaure la règle de la primogéniture masculine : l'héritage est transmis au fils aîné du roi. Cela va permettre d'éviter le morcellement des territoires et donc l'affaiblissement du royaume à chaque succession.

     

     

    La féodalité et le bas Moyen Age : XIème/XIIIème s : féodalité = les beaux siècles.

    L'organisation de la société se fait selon 3 ordres :
    - Ceux qui prient
    - Ceux qui combattent
    - Ceux qui travaillent

    Période de mutation sociale et d'extension particulièrement aux XIIème et XIIIème s : 

        - les villes se développent : exode rural, développement des métiers...

        - l'agriculture connaît des progrès importants (défrichement, outils plus efficaces permettant notamment un meilleur labour, développement de la jachère qui rend les terres plus fertiles).

        - Développement de l'économie : foires et marchés se développent dans les villes, développement de la monnaie, de la banque et du crédit (juifs et lombards particulièrement)

        De plus, les conditions climatiques sont plus favorables.

     

    1099 : début des croisades =  Les croisades sont des pèlerinages armés prêchés par le pape en vue de conquérir ou de défendre les lieux saints.

    Il y en aura 8 au total jusqu'en 1270.

     

    Le Bas Moyen-Âge : XIVème - XVème s (=les temps difficiles).

    Période de crise profonde : famines, grande épidémie de peste noire, désastres climatiques, guerres, remise en cause de la société féodale et mouvements de révolte.

     

    Peste :

    L'épidémie débute en 1348.

    Elle s'étend à presque toute l'Europe en se répandant par les voies commerciales.

    Villes insalubres, raréfaction des denrées alimentaires et augmentation des prix, médecine balbutiante.

     

    Guerre 100 ans (1337-1453) :

    Querelle  de succession qui débute en 1337 débouche sur  une guerre qui oppose la  France à l’Angleterre, cette guerre s’achève en 1453.

    Cette guerre va ralentir la construction de la Cathédrale de Metz.

     

     

    Metz dans le Saint Empire Romain Germanique :

     

    925 : Metz et la Lotharingie sont intégrées au Saint Empire Romain Germanique (SERG) et le resteront jusqu'à la fin du Moyen Age.

    Metz dans le Saint Empire Romain Germanique
    Metz dans le Saint Empire Romain Germanique

     

    959 : La région est difficile à gouverner : Othon 1er décide de la partager en 2 duchés et elle prend alors le nom de Lorraine (Basse Lorraine et Haute Lorraine).

    →Particularisme : histoire, peuple et langue qui lui sont propres et qui sont différents de ceux du SERG.

    Metz reste une ville libre et autonome pendant cette période, tantôt dirigée par les évêques (Cité épiscopale de 942 à 1234), tantôt par les bourgeois de la ville: les Paraiges (République messine de 1234 à 1552).

     

    Metz est également une ville prospère et riche notamment grâce à sa situation privilégiée au confluent de la Moselle et de la Seille ce qui favorise le commerce. Autour de l’an 1000, la ville s’étend à nouveau.

    =>Metz n'est rattachée au SERG qu'au niveau juridique.

    Metz sous la République Messine, une ville prospère.

    Metz sous la République Messine, une ville prospère.

     

    La construction de la Cathédrale St Etienne se fait durant cette période (1220-1520). 

     

     

    Christophe Colomb découvre l'Amérique en 1492, ainsi débute le temps de la renaissance.

    1552 : Metz est rattachée de fait au Royaume de France.

    1648 : Rattachement de droit au Royaume de France.

     

     

    Conclusion :

     

    La ville de Metz et la région Lorraine ont toujours été disputées entre la France et l’Allemagne, ce qui sera l’un des fondements des ambitions allemandes sur la région lors des guerres des XIXème et XXème siècles.


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  • -        -  En 451 : Le peuple barbare des Huns mené par Attila déferle sur Metz et détruit tout sur leur passage. Seul un édifice échappe, par miracle, à la destruction : l’Oratoire dédié à Saint Etienne situé dans la ville. Le lieu est alors marqué du sceau divin et accueillera le siège de l’évêque, l’édifice sera la première cathédrale à l’emplacement de la cathédrale actuelle.

     

    -        -  Au Xème siècle, Otton Ier nomme évêque de la ville Thierry Ier qui trouve l’oratoire vieilli et passé de mode. Il décide de réhabiliter l’Oratoire en cathédrale Ottonienne dans le style roman de l’Empire Germanique. 

    Comprendre la construction de la Cathédrale, c'est comprendre les 300 ans d'évolution et de rebondissements

    - En 1207, une petite Eglise sort de terre appelée Notre Dame La Ronde construite à coté de l’Oratoire. Chaque édifice accueille un Chapitre différent composé de prêtres.

    Comprendre la construction de la Cathédrale, c'est comprendre les 300 ans d'évolution et de rebondissements

    -       -   Au XIIIème siècle on réhabilite la cathédrale Ottonienne en cathédrale gothique (style architectural dominant dans de grandes villes de France à l’époque).

    -     - En 1240, les travaux de la construction de la cathédrale reprennent suite aux conflits entre évêques et bourgeois. La décision d’augmenter la longueur du bâtiment est prise. Cependant, Notre Dame la Ronde qui est construite à proximité, entrave l’allongement de la cathédrale. Des discussions houleuses voient le jour entre les deux Chapitres.

    -        - Les deux constructions sont réunies sous un même toit (1359) et restent séparées par un mur.

    -     - Fin du XIIIème siècle le contrôle tombe aux mains des bourgeois, la construction de la cathédrale sera alors dirigée par les messins et non plus par les évêques.

    -         - A partir de 1366, les chantiers de gros oeuvre s’achèvent pour laisser place aux travaux embellissement et de décoration.

     

    -     -En 1381, démolition du mur de séparation sans l’accord des Chanoines de Notre Dame La Ronde. Des discussions émergent pour trouver un nouveau compromis.

    Comprendre la construction de la Cathédrale, c'est comprendre les 300 ans d'évolution et de rebondissements

    -      Le porche de Notre Dame la Ronde devient l’entrée principale de la cathédrale au XV siècle.

     

    -       -En 1468, un incendie ravage la toiture.

    Comprendre la construction de la Cathédrale, c'est comprendre les 300 ans d'évolution et de rebondissements

     

     -        -Le chantier gothique aura duré 3 siècles pendant lesquels les travaux tantôt avançaient avec lenteur, tantôt stagnaient, tantôt reprenaient avec intensité, toujours selon la disponibilité des ressources.

     

    -          -La Cathédrale reste inchangée jusqu’au XVIIIème siècle.

    -          -Les temps d’après concernent des changements d’ordre décoratif : les vitraux ainsi que les aménagements autour de l’édifice. 


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  • On divise généralement l’art gothique en trois grandes périodes :

    1.                         1. Le gothique primitif (premier tiers du XIIe siècle - premier tiers du XIIIe siècle)

    Les premiers édifices gothiques sont encore assez trapus. L'arc en plein cintre ne disparaît pas immédiatement. On le trouve encore dans les grandes roses de façade.

    Les voûtes sont généralement conçues sur un plan carré, six branches d'ogives reposant sur des piles alternativement fortes ou faibles, ce qui permet de canaliser la poussée vers des points de retombée entre lesquels les murs ne seront plus porteurs.    

    Voici un dessin de voûte qui illustre cette description

    voûte carrée

     

    À l'extérieur, apparaissent des arcs-boutants dont la fonction est de contre-buter la poussée des voûtes qui, avant leur invention, s'exerçait uniquement sur les murs. Ces techniques rendent possible la construction de nefs de plus en plus hautes. Les fenêtres restent pourtant d'une taille relativement modeste. L'élévation comporte généralement quatre niveaux : les arcades, les tribunes, les arcatures aveugles et les fenêtres hautes. Les chapiteaux, points de jonction de la voûte et de la pile, sont ornés de motifs végétaux dont l'extrémité est recourbée en forme de crochets.

    Voici l'explication illustrée.

    forces

     

     

    Ce style s'affirme avec la construction de l'abbatiale de Saint-Denis. Suger (v. 1081-1151) est nommé abbé de Saint-Denis en 1122 et décide vers 1137 de reconstruire l'abbaye bénédictine de Saint-Denis (photo). Pour ce faire, il utilise pour la première fois de manière systématique tous les procédés architecturaux du gothique. Grâce à lui, le nouveau style s'exprime totalement. La basilique devient le modèle dont se sont inspirés les bâtisseurs des cathédrales de Chartres, de Senlis et de Meaux. La rapidité de la construction s'explique par la ferveur des fidèles qui y participent et l'habileté de Suger. Le chœur est consacré en 1144 en présence de Louis VII. On découvre alors une création architecturale originale.

    Principaux édifices : la basilique de Saint-Denis (1137-1144), les cathédrales de Bourges (1172-1235), Chartres (1194-1220), Laon (1150-1233), Noyon (1150-1220), Paris (1153-1250), et Sens (1130-1168).    

     

    1.                           2. Le gothique rayonnant (vers le milieu du XIIIe siècle)

    Le style atteint sa pleine mesure grâce à l'emploi de l'arc brisé, plus résistant que l'arc en plein cintre. Son usage se généralise, ce qui permet d'accroître considérablement la hauteur des murs et d'alléger l'allure de l'ensemble. Les verticales jaillissent du sol et montent vers le ciel, toujours plus haut, plus près de Dieu. Malgré ce goût pour la démesure, la recherche de l'harmonie est constante : la succession régulière des piliers et des arcs produit une impression d'équilibre et de régularité.

    gothique rayonnant

     

    Les voûtes deviennent rectangulaires ou barlongues, le plus souvent à quatre quartiers. Ceci permet de répartir le poids de manière homogène sur des piliers cantonnés (piliers à fût central cerné de quatre colonnettes engagées).

    Les murs s'évident considérablement pour laisser place à de grandes fenêtres. Les ouvertures l'emportent sur les pleins et la lumière inonde ces vastes édifices ornés de sculptures, de miniatures et de rosaces. Les tribunes, dont l'inconvénient principal était de diminuer la lumière, sont remplacées par des arc-boutants. L'élévation à trois niveaux tend à se généraliser. Les chapiteaux sont ornés de bouquets de feuillage sculptés.

    Principaux édifices : les cathédrales d'Amiens (1220-1390), Bourges (1172-1235) (photo), Beauvais (XIIIème-XVIème siècle), Reims (1211-1287), et la Sainte-Chapelle (environ 1241-1248).

     

    1.                                         3. Le gothique flamboyant (XVe et XVIe siècles)

    À la fin du XIIIe siècle, les efforts se concentrent sur le renouvellement du décor. Le dernier aspect de l'architecture gothique est donc moins marqué par une évolution de structure que par l'ajout, voire la surcharge, d'ornements. Certains plans sont même simplifiés. Les décors et les frises à base de motifs de flammes ou de torsades deviennent exubérants.

    gothique flamboyant

     

    Principaux édifices : Saint-Vulfran à Abbeville, Saint-Jacques à Dieppe, Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris, Saint-Maclou à Rouen.    


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  • a. Un nouvel art

    Art français, art ogival, art gothique… Ces différentes appellations témoignent des difficultés rencontrées pour définir l'art nouveau qui s'épanouit en Europe entre les XIIe et XVIe siècles. Ce sont les Italiens qui, au XVIIe siècle, baptisent l'art français de manière péjorative "art gothique", pour signifier barbare. Ce mot marque le mépris porté alors à l'art médiéval.   

     

                   b. Comment ?          

         L'art gothique se substitue à l'art roman pendant la seconde moitié du XIIe siècle dans les villes de l' Île-de-France. Il se définit par l'utilisation systématique de la voûte sur croisée d'ogives, d'arcs-boutants et de fenêtres en arc brisé. Empruntant des procédés du style roman, l'architecture gothique recourt aussi à de nouvelles techniques : la croisée d'ogives dirige les poussées de la voûte sur des piliers, et non plus sur des murs ; les arcs-boutants servent de soutien extérieur aux piliers, ils s'appuient sur des contreforts ; entre les piliers, les murs qui ne soutiennent plus la voûte sont percés de hautes et larges fenêtres en forme d'arc brisé.

     

    Dessin pour comprendre comment cela tient

    Lorsque l'on observe le plan d'une église romane et celui d'une église gothique, les différences sautent aux yeux. Le roman est un art beaucoup plus simple, sobre et épuré que le gothique. 

    Plans églises romane et gothique

     

     

    Ces différences sont également bien reconnaissables à l'intérieur de ces églises.

    intérieurs d'églises romane et gothique

     

     

    Voici un dessin qui simplifie les voûtes des deux styles pour les comparer.

    dessin des voûtes

     

    L'art gothique est d'abord un art de la lumière. La conquête de la lumière passe par l'agrandissement progressif des fenêtres et par l'emploi de plus en plus fréquent de verre plat, blanc ou coloré, même sur les constructions civiles. Précurseur du "mur de verre" moderne, l'art gothique utilise le verre à grande échelle dans l'architecture civile et religieuse. D'immenses verrières inondent de lumière l'intérieur des édifices.

    Du XIIe au XIVe siècle, des verreries voient le jour au voisinage des forêts pour alimenter les constructions urbaines. Le développement de cette industrie nouvelle, lié aux progrès de la métallurgie, est possible grâce à l'amélioration des systèmes de soufflerie et d'utilisation des combustibles. Le verre est ainsi amené plus facilement à l'état de fusion.

    Au même moment apparaît l'éclairage sans fumée, chandelle ou cierge, qui remplace la torche résineuse ou la lampe à huile. Lecture, étude, dessin s'en trouvent considérablement facilités autant que par une autre invention, celle des lunettes.

     

    c. Où ?

    Le gothique s'exprime en premier lieu dans les édifices religieux. Il se trouve également dans la construction d'édifices civils ou militaires, comme des palais (palais de Saint Louis à Paris, palais de justice de Rouen), des châteaux forts (Falaise, Angers, Pierrefonds, château des ducs de Bourgogne à Dijon), des hôpitaux, des halles, des hôtels de ville, des beffrois, des maisons (maison Jacques-Cœur à Bourges, résidence des abbés de Cluny), ou des enceintes fortifiées (Carcassonne, Saint-Malo, Aigues-Mortes).

    Voici une carte qui montre l'expansion de l'art gothique.

     

    expansion de l'art gothique


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  • Nota : cliquez sur les photos pour les agrandir.

    Le schéma ci-dessous présente la répartition habituelle de la poussée. Les arcs permettent de répartir la poussée, représentée en bleu et rouge, sur quatre points d'appui. Le poids de la voûte étant conduit par les arcs et absorbé par ces quatre points, le mur n'est plus un support mais un élément de remplissage au travers duquel les architectes percent de nombreuses fenêtres. Grâce à la voûte à croisée d'ogive, la luminosité devient désormais inséparable de l'art gothique.

    Le schéma des forces exercées sur les voûtes gothiques

    Schéma des forces exercées (vue intérieure du bâtiment)

     

    Quant à l'arc boutant, il est particulièrement utilisé au XIIIe siècle. Ce système d'arcs extérieurs qui donne à la cathédrale vue de haut l'aspect d'une araignée géante, permet d'absorber la poussée extérieure des murs pour la diriger vers le sol comme le schéma  ci-dessous l'indique. La poussée passe d'abord par l'arc reliant l'édifice à la culée, héritière des contreforts romans, et qui reçoit l'ensemble de la poussée. Cette innovation importante augmente la hauteur.

    Le schéma des forces exercées sur les voûtes gothiques

    Schéma des forces exercées (vue extérieure du bâtiment)


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    Les sculptures gothiques apparaissent pour la première fois sur le mur de l’abbaye de Saint-Denis, en région parisienne, au milieu du 12e siècle

    Les sculptures de l'art gothique : ses caractéristiques

    Abbaye de Saint-Denis à Paris

    Ce nouveau type de sculpture a un aspect totalement différent de celui de l’art roman. L’art gothique veut transmettre une image apaisée de la religion qui s’oppose à la scène du Jugement dernier très souvent représentée dans le tympan des églises et cathédrales romanes. Il apparait alors une religion de l'espérance et de l'indulgence. Les représentations de monstres et d’êtres fantastiques disparaissent. Ils laissent place à des sculptures d’hommes plus réalistes, détachées de l’architecture, et qui perdent l’aspect figé. Les mouvements et les attitudes deviennent gracieux, les poses plus naturelles. On recherche le naturalisme et le réalisme. Les décors et les éléments architecturaux du gothique s’intensifient et se complexifient durant cette période.

    Les sculptures font partie de l’ornement de la cathédrale, autant à l’extérieur (sur les façades) qu’à l’intérieur du bâtiment. En effet, l’extérieur de la cathédrale gothique annonce son intérieur, elle est sa continuité et c’est elle qui détermine  « l’aspect spécial de la construction ainsi que son arrangement.».

    Les sculptures sont massivement présentes dans le portail et sur le tympan avec des statues-colonnes mais aussi des sculptures plus petites représentant des scènes bibliques. Les sculptures représentent divers personnages, tels que des rois ou reines ou encore des personnages importants de l’histoire religieuse comme la Vierge-Marie, Jésus, des apôtres, etc. L’aspect drapé des vêtements, l’impression de mouvement (des bras, des jambes) et l’expression des visages sont bien accentués. En effet, ces statues se perfectionnent davantage et deviennent beaucoup plus humanisées. Les traits des visages deviennent de plus en plus identitaires et propres à chaque statue. Les habits sont mieux dessinés, les cheveux deviennent plus réalistes, etc. De plus, la sculpture n'est plus soumise au cadre architectural, elle est détachée de la façade et l’homme est entièrement sculpté. L’humanité est fortement représentée est caractérisée par : des poses souples, des draperies qui accentuent le corps au lieu de le cacher, des figures qui commencent à s’animer et à communiquer entre elles. 

    Les sculptures de l'art gothique : ses caractéristiques

     

    On retrouve aussi des sculptures sur l’architecture extérieure comme par exemple les gargouilles. Ces sculptures apparaissaient déjà durant l’art roman mais persistent durant l’art gothique. Elles ont souvent la forme de créatures : dragons, oiseaux, lions etc. Elles sont placées à l’extrémité des gouttières. Elles permettent de diviser l’écoulement des eaux de pluies du toit de la cathédrale et évitent la dégradation des constructions.

    Les sculptures de l'art gothique : ses caractéristiques

    Deux gargouilles sur la façade d'une cathédrale

     

    A l’intérieur du bâtiment, on peut trouver des sculptures funéraires : les personnages ne sont pas représentés comme s’ils étaient morts mais comme s’ils dormaient. Ils paraissent apaisés.

     

    Les sculptures de l'art gothique : ses caractéristiques

    Monument funéraire en marbre blanc - Tombeau des Bastarnay

     


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    Le haut des colonnes est aussi très sculpté, on appelle cette partie de la colonne : le chapiteau.

    Une autre caractéristique des sculptures gothiques : la "végétalité"

     

    Un courant nommé la «végétalité» fait son apparition au sein de ces bâtiments. Il est présent autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il peut se traduire comme étant une forme de représentation qui se réfère aux éléments de la nature. En effet, cette tendance est présente particulièrement dans les décorations de pierres qui sont souvent représentées sous forme de plantes, de feuilles et d’animaux des forêts et qui se réfèrent au monde du vivant. La « végétalité » avait comme principal objectif de délaisser la seule et unique fonction utilitaire de la cathédrale. Ainsi, dès qu’un fidèle entrait dans le bâtiment, il se sentait momentanément transporté dans une forêt où il y avait plusieurs grands arbres (les colonnes) et où les motifs végétaux étaient récurrents. On voyait donc en l’église, non seulement l’aspect religieux, mais aussi un retour à la nature et à ce qui paraissait essentiel à la vie des croyants.

    Une autre caractéristique des sculptures gothiques : la "végétalité"

    Colonne gothique ornée de feuillage


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  • Situer les vitraux dans la cathédrale Saint-Etienne de Metz

     

    Légende :

    Auteurs des vitraux
    1 : Hermann de Münster ; 2 : Théobald de Lixheim ; 3 : Valentin Bousch ; 4 : Marc Chagall ; 5 : Marc Chagall ; 6 : Jacques Villon ; 7 : Roger Bissière.

     

    --> Légende à mettre en lien avec les photos de l'article "Vitraux de la cathédrale Saint-Etienne de Metz".


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