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    L'architecture gothique s'est développée en France, à St Denis et en Europe du XIIème au XVIème siècle. Au début du Moyen Âge, on construisait des bâtiments dans le style roman. Après le gothique, ce fut le style Renaissance. Les plus beaux monuments gothiques sont les églises et les cathédrales. C'est durant la Renaissance que le mot "gothique" a été inventé, donnant l'image d'une architecture barbare.

     

    Voici une carte qui montre l'expansion de l'art gothique :

    expansion de l'art gothique

     


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  • On divise généralement l’art gothique en trois grandes périodes :

    1.                         1. Le gothique primitif (premier tiers du XIIe siècle - premier tiers du XIIIe siècle)

    Les premiers édifices gothiques sont encore assez trapus. L'arc en plein cintre ne disparaît pas immédiatement. On le trouve encore dans les grandes roses de façade.

    Les voûtes sont généralement conçues sur un plan carré, six branches d'ogives reposant sur des piles alternativement fortes ou faibles, ce qui permet de canaliser la poussée vers des points de retombée entre lesquels les murs ne seront plus porteurs.    

    Voici un dessin de voûte qui illustre cette description

    voûte carrée

     

    À l'extérieur, apparaissent des arcs-boutants dont la fonction est de contre-buter la poussée des voûtes qui, avant leur invention, s'exerçait uniquement sur les murs. Ces techniques rendent possible la construction de nefs de plus en plus hautes. Les fenêtres restent pourtant d'une taille relativement modeste. L'élévation comporte généralement quatre niveaux : les arcades, les tribunes, les arcatures aveugles et les fenêtres hautes. Les chapiteaux, points de jonction de la voûte et de la pile, sont ornés de motifs végétaux dont l'extrémité est recourbée en forme de crochets.

    Voici l'explication illustrée.

    forces

     

     

    Ce style s'affirme avec la construction de l'abbatiale de Saint-Denis. Suger (v. 1081-1151) est nommé abbé de Saint-Denis en 1122 et décide vers 1137 de reconstruire l'abbaye bénédictine de Saint-Denis (photo). Pour ce faire, il utilise pour la première fois de manière systématique tous les procédés architecturaux du gothique. Grâce à lui, le nouveau style s'exprime totalement. La basilique devient le modèle dont se sont inspirés les bâtisseurs des cathédrales de Chartres, de Senlis et de Meaux. La rapidité de la construction s'explique par la ferveur des fidèles qui y participent et l'habileté de Suger. Le chœur est consacré en 1144 en présence de Louis VII. On découvre alors une création architecturale originale.

    Principaux édifices : la basilique de Saint-Denis (1137-1144), les cathédrales de Bourges (1172-1235), Chartres (1194-1220), Laon (1150-1233), Noyon (1150-1220), Paris (1153-1250), et Sens (1130-1168).    

     

    1.                           2. Le gothique rayonnant (vers le milieu du XIIIe siècle)

    Le style atteint sa pleine mesure grâce à l'emploi de l'arc brisé, plus résistant que l'arc en plein cintre. Son usage se généralise, ce qui permet d'accroître considérablement la hauteur des murs et d'alléger l'allure de l'ensemble. Les verticales jaillissent du sol et montent vers le ciel, toujours plus haut, plus près de Dieu. Malgré ce goût pour la démesure, la recherche de l'harmonie est constante : la succession régulière des piliers et des arcs produit une impression d'équilibre et de régularité.

    gothique rayonnant

     

    Les voûtes deviennent rectangulaires ou barlongues, le plus souvent à quatre quartiers. Ceci permet de répartir le poids de manière homogène sur des piliers cantonnés (piliers à fût central cerné de quatre colonnettes engagées).

    Les murs s'évident considérablement pour laisser place à de grandes fenêtres. Les ouvertures l'emportent sur les pleins et la lumière inonde ces vastes édifices ornés de sculptures, de miniatures et de rosaces. Les tribunes, dont l'inconvénient principal était de diminuer la lumière, sont remplacées par des arc-boutants. L'élévation à trois niveaux tend à se généraliser. Les chapiteaux sont ornés de bouquets de feuillage sculptés.

    Principaux édifices : les cathédrales d'Amiens (1220-1390), Bourges (1172-1235) (photo), Beauvais (XIIIème-XVIème siècle), Reims (1211-1287), et la Sainte-Chapelle (environ 1241-1248).

     

    1.                                         3. Le gothique flamboyant (XVe et XVIe siècles)

    À la fin du XIIIe siècle, les efforts se concentrent sur le renouvellement du décor. Le dernier aspect de l'architecture gothique est donc moins marqué par une évolution de structure que par l'ajout, voire la surcharge, d'ornements. Certains plans sont même simplifiés. Les décors et les frises à base de motifs de flammes ou de torsades deviennent exubérants.

    gothique flamboyant

     

    Principaux édifices : Saint-Vulfran à Abbeville, Saint-Jacques à Dieppe, Saint-Germain-l'Auxerrois à Paris, Saint-Maclou à Rouen.    


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  • a. Un nouvel art

    Art français, art ogival, art gothique… Ces différentes appellations témoignent des difficultés rencontrées pour définir l'art nouveau qui s'épanouit en Europe entre les XIIe et XVIe siècles. Ce sont les Italiens qui, au XVIIe siècle, baptisent l'art français de manière péjorative "art gothique", pour signifier barbare. Ce mot marque le mépris porté alors à l'art médiéval.   

     

                   b. Comment ?          

         L'art gothique se substitue à l'art roman pendant la seconde moitié du XIIe siècle dans les villes de l' Île-de-France. Il se définit par l'utilisation systématique de la voûte sur croisée d'ogives, d'arcs-boutants et de fenêtres en arc brisé. Empruntant des procédés du style roman, l'architecture gothique recourt aussi à de nouvelles techniques : la croisée d'ogives dirige les poussées de la voûte sur des piliers, et non plus sur des murs ; les arcs-boutants servent de soutien extérieur aux piliers, ils s'appuient sur des contreforts ; entre les piliers, les murs qui ne soutiennent plus la voûte sont percés de hautes et larges fenêtres en forme d'arc brisé.

     

    Dessin pour comprendre comment cela tient

    Lorsque l'on observe le plan d'une église romane et celui d'une église gothique, les différences sautent aux yeux. Le roman est un art beaucoup plus simple, sobre et épuré que le gothique. 

    Plans églises romane et gothique

     

     

    Ces différences sont également bien reconnaissables à l'intérieur de ces églises.

    intérieurs d'églises romane et gothique

     

     

    Voici un dessin qui simplifie les voûtes des deux styles pour les comparer.

    dessin des voûtes

     

    L'art gothique est d'abord un art de la lumière. La conquête de la lumière passe par l'agrandissement progressif des fenêtres et par l'emploi de plus en plus fréquent de verre plat, blanc ou coloré, même sur les constructions civiles. Précurseur du "mur de verre" moderne, l'art gothique utilise le verre à grande échelle dans l'architecture civile et religieuse. D'immenses verrières inondent de lumière l'intérieur des édifices.

    Du XIIe au XIVe siècle, des verreries voient le jour au voisinage des forêts pour alimenter les constructions urbaines. Le développement de cette industrie nouvelle, lié aux progrès de la métallurgie, est possible grâce à l'amélioration des systèmes de soufflerie et d'utilisation des combustibles. Le verre est ainsi amené plus facilement à l'état de fusion.

    Au même moment apparaît l'éclairage sans fumée, chandelle ou cierge, qui remplace la torche résineuse ou la lampe à huile. Lecture, étude, dessin s'en trouvent considérablement facilités autant que par une autre invention, celle des lunettes.

     

    c. Où ?

    Le gothique s'exprime en premier lieu dans les édifices religieux. Il se trouve également dans la construction d'édifices civils ou militaires, comme des palais (palais de Saint Louis à Paris, palais de justice de Rouen), des châteaux forts (Falaise, Angers, Pierrefonds, château des ducs de Bourgogne à Dijon), des hôpitaux, des halles, des hôtels de ville, des beffrois, des maisons (maison Jacques-Cœur à Bourges, résidence des abbés de Cluny), ou des enceintes fortifiées (Carcassonne, Saint-Malo, Aigues-Mortes).

    Voici une carte qui montre l'expansion de l'art gothique.

     

    expansion de l'art gothique


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  • Nota : cliquez sur les photos pour les agrandir.

    Le schéma ci-dessous présente la répartition habituelle de la poussée. Les arcs permettent de répartir la poussée, représentée en bleu et rouge, sur quatre points d'appui. Le poids de la voûte étant conduit par les arcs et absorbé par ces quatre points, le mur n'est plus un support mais un élément de remplissage au travers duquel les architectes percent de nombreuses fenêtres. Grâce à la voûte à croisée d'ogive, la luminosité devient désormais inséparable de l'art gothique.

    Le schéma des forces exercées sur les voûtes gothiques

    Schéma des forces exercées (vue intérieure du bâtiment)

     

    Quant à l'arc boutant, il est particulièrement utilisé au XIIIe siècle. Ce système d'arcs extérieurs qui donne à la cathédrale vue de haut l'aspect d'une araignée géante, permet d'absorber la poussée extérieure des murs pour la diriger vers le sol comme le schéma  ci-dessous l'indique. La poussée passe d'abord par l'arc reliant l'édifice à la culée, héritière des contreforts romans, et qui reçoit l'ensemble de la poussée. Cette innovation importante augmente la hauteur.

    Le schéma des forces exercées sur les voûtes gothiques

    Schéma des forces exercées (vue extérieure du bâtiment)


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  • Vidéo : C'est pas sorcier - Bâtisseurs de cathédrales

     

    Cette vidéo présente trois éléments:

    • 3min32 - 4min38 : la transition de l'art roman vers l'art gothique (primitif, rayonnant et flamboyant)
    • 8min00 - 9min28 : l’intérêt de la voûte en croisée d'ogives
    • 10min00 - 11min15 : le fonctionnement des arcs boutants et des contreforts

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    Les statues-colonnes représentent des personnages religieux. L’art gothique se distingue de l’art roman car les sculptures sont décollées de la façade, avec beaucoup de détails : les visages ont une expression (joie ou tristesse), les plis de vêtements sont marqués, on voit les détails dans la couronne de la sculpture de droite etc. Les personnages semblent réels, il y a une impression de mouvement.

    Les sculptures de l'art gothique

    Les sculptures font partie de l’ornement de la cathédrale, autant à l’extérieur (sur les façades) qu’à l’intérieur du bâtiment. A l’extérieur, on trouve des gargouilles. Elles ont souvent la forme de créatures : dragons, oiseaux, lions etc. Elles sont placées à l’extrémité des gouttières et permettent de diviser l’écoulement des eaux de pluies du toit de la cathédrale.

    Les sculptures de l'art gothique

    Une gargouille

     

    A l’intérieur, les décorations sont visibles sur le haut des colonnes, appelé chapiteau. On y trouve souvent des décors de feuilles qui rappellent les éléments de la nature et de la forêt.

    Les sculptures de l'art gothique

     

     


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    Les sculptures gothiques apparaissent pour la première fois sur le mur de l’abbaye de Saint-Denis, en région parisienne, au milieu du 12e siècle

    Les sculptures de l'art gothique : ses caractéristiques

    Abbaye de Saint-Denis à Paris

    Ce nouveau type de sculpture a un aspect totalement différent de celui de l’art roman. L’art gothique veut transmettre une image apaisée de la religion qui s’oppose à la scène du Jugement dernier très souvent représentée dans le tympan des églises et cathédrales romanes. Il apparait alors une religion de l'espérance et de l'indulgence. Les représentations de monstres et d’êtres fantastiques disparaissent. Ils laissent place à des sculptures d’hommes plus réalistes, détachées de l’architecture, et qui perdent l’aspect figé. Les mouvements et les attitudes deviennent gracieux, les poses plus naturelles. On recherche le naturalisme et le réalisme. Les décors et les éléments architecturaux du gothique s’intensifient et se complexifient durant cette période.

    Les sculptures font partie de l’ornement de la cathédrale, autant à l’extérieur (sur les façades) qu’à l’intérieur du bâtiment. En effet, l’extérieur de la cathédrale gothique annonce son intérieur, elle est sa continuité et c’est elle qui détermine  « l’aspect spécial de la construction ainsi que son arrangement.».

    Les sculptures sont massivement présentes dans le portail et sur le tympan avec des statues-colonnes mais aussi des sculptures plus petites représentant des scènes bibliques. Les sculptures représentent divers personnages, tels que des rois ou reines ou encore des personnages importants de l’histoire religieuse comme la Vierge-Marie, Jésus, des apôtres, etc. L’aspect drapé des vêtements, l’impression de mouvement (des bras, des jambes) et l’expression des visages sont bien accentués. En effet, ces statues se perfectionnent davantage et deviennent beaucoup plus humanisées. Les traits des visages deviennent de plus en plus identitaires et propres à chaque statue. Les habits sont mieux dessinés, les cheveux deviennent plus réalistes, etc. De plus, la sculpture n'est plus soumise au cadre architectural, elle est détachée de la façade et l’homme est entièrement sculpté. L’humanité est fortement représentée est caractérisée par : des poses souples, des draperies qui accentuent le corps au lieu de le cacher, des figures qui commencent à s’animer et à communiquer entre elles. 

    Les sculptures de l'art gothique : ses caractéristiques

     

    On retrouve aussi des sculptures sur l’architecture extérieure comme par exemple les gargouilles. Ces sculptures apparaissaient déjà durant l’art roman mais persistent durant l’art gothique. Elles ont souvent la forme de créatures : dragons, oiseaux, lions etc. Elles sont placées à l’extrémité des gouttières. Elles permettent de diviser l’écoulement des eaux de pluies du toit de la cathédrale et évitent la dégradation des constructions.

    Les sculptures de l'art gothique : ses caractéristiques

    Deux gargouilles sur la façade d'une cathédrale

     

    A l’intérieur du bâtiment, on peut trouver des sculptures funéraires : les personnages ne sont pas représentés comme s’ils étaient morts mais comme s’ils dormaient. Ils paraissent apaisés.

     

    Les sculptures de l'art gothique : ses caractéristiques

    Monument funéraire en marbre blanc - Tombeau des Bastarnay

     


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    Le haut des colonnes est aussi très sculpté, on appelle cette partie de la colonne : le chapiteau.

    Une autre caractéristique des sculptures gothiques : la "végétalité"

     

    Un courant nommé la «végétalité» fait son apparition au sein de ces bâtiments. Il est présent autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Il peut se traduire comme étant une forme de représentation qui se réfère aux éléments de la nature. En effet, cette tendance est présente particulièrement dans les décorations de pierres qui sont souvent représentées sous forme de plantes, de feuilles et d’animaux des forêts et qui se réfèrent au monde du vivant. La « végétalité » avait comme principal objectif de délaisser la seule et unique fonction utilitaire de la cathédrale. Ainsi, dès qu’un fidèle entrait dans le bâtiment, il se sentait momentanément transporté dans une forêt où il y avait plusieurs grands arbres (les colonnes) et où les motifs végétaux étaient récurrents. On voyait donc en l’église, non seulement l’aspect religieux, mais aussi un retour à la nature et à ce qui paraissait essentiel à la vie des croyants.

    Une autre caractéristique des sculptures gothiques : la "végétalité"

    Colonne gothique ornée de feuillage


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